Quelques particularités du passé

Le Jubé et la Chaire

Définition

Qu'est ce qu'un Jubé

Dans une église, le jubé est une tribune formant une clôture de pierre ou de bois séparant le chœur liturgique de la nef. Il tient son nom du premier mot de la formule latine « jube, domine, benedicere » (« daigne, Seigneur, me bénir ») .

Le Jubé

Le jubé architectural

Le jubé se compose de trois éléments : la tribune (le jubé proprement dit au niveau de l’arc triomphal qui était souvent souligné par une poutre de gloire), la clôture (dite « chancel ») en bois ou en pierre et le groupe sculpté de la crucifixion  supporté par la poutre de gloire. L’apparition du jubé n’a pas condamné l’existence indépendante des trois éléments dont il est la réunion. De nombreuses églises et chapelles ont continué à être aménagées en conservant isolément leur clôture, leur tribune et leur poutre de gloire suivant la richesse de la paroisse ou le goût des donateurs.

Le Jubé évolution historique

A Moyen Age, dans certaines églises, une cloison de pierre ou en bois construite pour séparer le chœur, où se trouvaient les prêtres, de la nef, où se trouvaient les fidèles. Ces derniers ne voyaient pas ce qui se passait derrière la porte de la messe. Au XVIème siècle, le pape a décidé que les fidèles devaient pouvoir voir le chœur, et c’est pour cela que les jubés ont été détruits à l’exemple de celui de la Cathédrale de Soissons.

la destruction du jubé.

En 1865, l’évêque Jean-Jules Dours demande au ministre des Cultes de faire le dégagement du transept afin de mettre en valeur le futur autel de la partie de nord du transept, ce qui implique la destruction du jubé.

et à Soissons...

Le 1er Jubé

Cet autel surmonté de la statue de saint Protais faisait partie de l’ancien jubé de cathédrale. Un jubé est un élément architectural qui sépare la nef du chœur.

 

La cathédrale a connu trois jubés. Le premier daté du XIIe siècle fut mutilé entre 1568 et 1567 par les huguenots lors de leur prise de la ville de Soissons.

Le 2ème Jubé

Il est remplacé par un deuxième jubé construit entre 1663 et 1666. Son décor est signé par Gilles Guérin de l’Académie royale de peinture et de sculpture et notamment les statues de saint Gervais et saint Protais. Une gravure de 1742 témoigne de ce deuxième jubé. Des statues de saint Pierre, saint Paul, saint Rufin et saint Valère sont aussi signées du sculpteur parisien pour ce jubé. Il était orné de deux tableaux signés Philippe de Champaigne intitulés La remise des clés à Saint Pierre et L’Assomption.

Le décor du deuxième jubé impliquait des duos de saints. Par conséquent, chaque duo de statues comporte des tenues vestimentaires similaires à l’image des saints Rufin et Valère habillés avec des vêtements gaulois. Saint Gervais et saint Protais portent une tenue de diacre tandis que saint Pierre et saint Paul sont drapés à l’antique.

Le 3ème Jubé

Dans un désir de renouvellement, un plan est demandé en 1763 au sculpteur Michel-Ange Slodtz. Son décès en 1764 repousse le projet qui est finalement lancé en 1767 sous la direction du sculpteur soissonnais Antoine Forêt. Ce troisième jubé de style corinthien dispose en son centre d’une grille en fer forgé surmonté d’un écu. Il portait les armes royales en témoignage de la contribution financière de Louis XV pour la réalisation de ce projet. Cet écu sera enlevé à la Révolution avant de replacer des fleurs de lys dorées sur un fond azur en 1816. Le statues de Gervais et Protais sont déposés dans les niches des autels du jubé.

la Chaire

Fonction de la chaire:

Dès la Moyen Age, pour que le sermon du prêtre puisse être entendu dans toute l’Église, à l’époque il n’y avait pas de micro ! On a construit des chaires, c’est à dire des cabines en hauteur, avec un toit pour rabattre la voix des fidèles. Elles sont généralement placées au milieu de la Nef, contre un pilier, pour que le prêtre puisse parler au milieu des fidèles. Ainsi, on trouve une chaire à Soissons qui n’est plus utilisée.

Chaire à prêcher - Soissons

Inauguré le 8 novembre 1903, cette dernière est monumentale et construite en chêne de Hongrie. De style néo-gothique, elle a été édifiée d’après les plans et dessins de l’architecte diocésain Paul Gout (1852-1932) par la maison Biais frères. Une inscription gravée dans la montée d’escalier, rappelle son inauguration le 8 novembre 1903 et le souvenir des généraux donateurs.  Son iconographie illustre la transmission de l’Évangile.  On y trouve le Christ ouvrant le livre de l’Évangile et les quatre évangélistes, les premiers évangélistes à Soissons, saints Crépin et Crépinien, les saints martyrs du diocèse de Soissons, saints Gervais et Protais, les premiers évêques, Sixte et Sinice. Enfin, on y trouve les premières femmes catéchistes : saintes Clotilde et  Ragedonde.